Créée le 14 mars 1887 à l'Opéra-Comique, la Proserpine de Saint-Saëns n'est pas la réincarnation de la déesse antique mais une courtisane de la Renaissance rompue aux amours coupables. Selon le compositeur, elle est "une damnée... le véritable amour est pour elle un fruit défendu ; dès qu'elle y touche, c'est une torture". Et pourtant, malgré l'innocence de sa rivale Angiola, il arrive cette chose inattendue : "C'est la bête sanguinaire qui est admirable, le doux être n'est que joli et sympathique". Visiblement transporté par ce délice de l'horreur, Saint-Saëns verse dans une modernité orchestrale sans précédent, empilant les dissonances sous les cris de fureur ou de désespoir de ses personnages. Et de conclure : "Proserpine est, de toutes mes oeuvres théâtrales, la plus avancée dans le système wagnérien". La moins connue aussi, qu'il était grand temps de révéler au public, dans sa seconde version, retouchée en 1899.
Télérama nº 3520 p.59 du 28/06/2017, noté 4/4
Diapason nº 659 p.107 du 26/07/2017
Longueur d'Ondes nº 82 p.60 du 28/06/2017, noté 4/0
Classica nº 193 p.111 du 12/06/2017, noté 4/5