édouard Lassen n'a jamais cessé de composer. Son abondante production illustre toutes les formes musicales de la seconde moitié du XIXe siècle, depuis les pièces pour piano jusqu'aux oeuvres lyriques, chorales, symphoniques ou concertantes. Ce qui a assuré sa reconnaissance internationale, ce sont, d'une part, ses musiques de scène et, d'autre part, ses plus de 260 lieder dont la composition s'étend de manière ininterrompue et régulière de 1857 à sa mort en 1904. Cette forme brève s'adaptait idéalement à son tempérament empreint d'universalisme, assumant un héritage culturel duplice. La séduction immédiate des lieder de Lassen repose sur l'alliance d'une prosodie allemande parfaite avec une ampleur mélodique venue de la tradition française, l'une faisant valoir les talents dramatiques et de diseur de leur interprète, l'autre la beauté de leur voix comme leur musicalité. C'est avec maitrise que Reinoud Van Mechelen, accompagné du pianiste Anthony Romaniuk, ranime le souffle de ses mélodies aujourd'hui injustement oubliées mêlant l'intime et la profondeur de la sensation.
Diapason nº 707 p.70 du 29/12/2021, noté 6/6