Homme-machine pour Etienne Daho, réalisateur de disque (Calypso Valois), le touche à tout Yan Wagner revient avec Couleur chaos. Après deux albums chantés en anglais, dont Forty Eight Hours (2012) produit par Arnaud Rebotini et où il duettisait avec Etienne Daho (encore lui), le franco-américain se posait régulièrement la question de chanter en français, le temps aura fini par le convaincre. Cet amoureux des claviers et des eighties se rappelle ici ses premières étreintes pour George Clinton, Bootsy Collins et Funkadelic. Il teinte certains morceaux d'éclairs funk noirs et blancs, règle la température aléatoire des synthés, injecte ici et là des éléments G-funk. Il y a enfin des chansons sur le malentendu (Fais comme si) et l'amnésie amoureuse (Souvenir détail), un clin d'oeil à John Fante (Demande à la poussière), du groove latent (Take it all), une percée sexuelle et de la new-wave tendance caribéenne (Parfum), et même un générique de fin à l'indolence scintillante (Dernière fête). Couleur chaos donc, pour oublier le désordre du dehors.
Inrockuptibles nº 3 p.111 du 24/08/2021
Tsugi nº 143 p.74 du 17/09/2021