Caïman est à la confluence du folk spatial et de la chanson rock tellurique. Chloé Serme-Morin a trouvé la teinte fascinante des profondeurs, les échos du rock des années 70 et la lumière particulière du clair-obscur dans le panel de possibles que peignent Tommy Rizzitelli et Jonathan Mathis, à grands renforts de batterie, de basse, de Moog et d'autres instruments-satellites. Ils gravitent tous trois autour d'une même nébuleuse, celle d'une musique instinctive et sans artifices. C'est l'alignement de leurs planètes respectives qui rend leur hydre à trois têtes si singulière : Caïman se faufile, en français, tantôt dans des territoires souterrains et à l'abandon, tantôt dans des errances astrales et électriques, tantôt dans une urgence de dire sobre et directe.
Franco Fans nº 95 p.67 du 31/05/2022
Hexagone nº 24 p.33 du 05/07/2022