Les sept compositions communément appelées oeuvres pour luth de Johann Sebastian Bach, malgré plus d'un siècle de recherches, ne semblent pas vouloir dévoiler complètement le mystère de leur naissance, de leur véritable destination instrumentale et de la conception de Bach, décidément abstraite, de l'instrument, le luth, qui dans sa dernière évolution continuait après près de trois siècles de gloire à recueillir l'attention de la plus haute lignée musicale. Le mystère n'a pas éloigné les interprètes de ces compositions, que Bach n'a pas rassemblées en un cycle unique, comme il l'avait fait pour les oeuvres pour violon seul et pour violoncelle, et les a même rendues peut-être plus stimulantes, surtout si l'on considère qu'en soixante-dix ans, le luth était destiné à disparaître de la scène musicale. Il y a des moments où, pour découvrir ou définir qui nous sommes, il faut se confronter à l'inconnu. Evangelina Mascardi l'a fait avec cette extraordinaire gravure, qui en plus d'être la première au féminin, écrit une nouvelle importante page interprétative, fruit de maturité artistique, réflexion critique et d'une originale recherche instrumentale.
Diapason nº 711 p.77 du 03/05/2022, noté 6/6
Classica nº 244 p.81 du 14/09/2022, noté 5/5