Si cet album s'appelle " beauté barbare ", c'est à cause de Telemann qui, en 1705 lors d'un voyage en Haute Silésie, évoque la musique qu'il y découvre " dans sa véritable beauté barbare ". Signifie-t-il " sauvage " ? " Exotique " ? Le compositeur est en tout cas fasciné : " Quelqu'un d'attentif pourrait en huit jours leur prendre des idées pour toute une vie ". Autre passionné des musiques populaires et dont les racines serbes le relient à ces cultures, François Lazarevitch a conçu ce programme tourbillonnant qui mêle Telemann (Concerto polonais) et les musiques des gitans d'Europe de l'Est au XVIIIe siècle, grâce à un recueil d'airs de danses de 1730 qu'il a exhumé. " Ce qui est intéressant pour nous, interprètes de musique baroque, est de s'attacher à retrouver dans les partitions 'savantes' tout ce qui n'est pas écrit, à savoir l'énergie et le swing des danses populaires. J'aime que la musique que nous jouons ne sonne pas comme de la musique ancienne ", dit le flûtiste et fondateur des Musiciens de Saint-Julien, qui pour l'occasion sont rejoints par un virtuose du cymbalum et des percussions très variées.
Diapason nº 724 p.96 du 05/07/2023, noté 3/5
Classica nº 254 p.94 du 19/07/2023, noté 5/5