Symbiose entre l'art du poète et celui du compositeur, la mélodie française est devenue le fleuron des salons de la Belle époque. Regroupant quatuor à cordes et piano autour du chanteur, la Chanson perpétuelle de Chausson, le Nocturne de Lekeu et La Bonne Chanson de Fauré oscillent entre intimité chambriste et ambitions orchestrales. Au delà de ces pages pionnières et célèbres, le programme proposé par le Palazzetto Bru Zane revendique le retour à l'art de la transcription si cher au XIXe siècle et souhaite élargir le répertoire pour voix, cordes et piano afin de mettre en lumière quelques pépites oubliées. On retrouve ainsi Hahn, Berlioz, Saint-Saëns, Massenet, La Tombelle, Ropartz, Louiguy et Messager, avec comme fil conducteur les émois de l'abandon nocturne : charmes du crépuscule, voyage des songes, terreur du cauchemar ou ivresse de la fête... Les arrangements ont été réalisés par Alexandre Dratwicki à la manière du XIXe siècle. Si le programme se termine par La Vie en rose, c'est bien un kaléidoscope de toutes les couleurs des sentiments humains qui est proposé ici. Avec l'étoffe des cordes et du piano, il présente sous un jour nouveau l'art de diseuse incomparable de Véronique Gens.
Diapason nº 690 p.86 du 27/05/2020, noté 6/6
Classica nº 225 p.81 du 10/09/2020, noté 5/5