Quatre années d'absence auront sans aucun doute suffi à enterrer de facto Baston auprès de tous ceux qui avaient découvert le trio avec un premier EP coup de poing, Gesture, paru en 2015. Après avoir consolidé leur ancrage finistérien avec le recrutement de Simon "La Roche" Magadur au clavier, Baston signe pourtant et contre toute attente son retour avec un premier album. Tissé de rythmiques lancinantes, de nappes de clavier glaciales et de guitares hypnotiques derrière lesquelles s'efface le chant spectral de Maxime Derrien, Primates dessine au fil des pistes un krautrock anxiogène et profondément mélodique. En plein revival 90's, le groupe confirme ainsi sa maîtrise du timing et son sens affûté du show-business. Bien qu'exécutée avec ce savant mélange d'élégante décontraction et de sympathique amateurisme qui les caractérise, la pop motorik de Baston fait preuve d'une étonnante maîtrise, comme rarement on ne l'entend sur un tout premier album. Si personne n'attendait ce Primates, le premier album de Baston devrait donc néanmoins sans mal marquer les esprits à sa sortie chez Howlin' Banana Records.
Rock & Folk nº 629 p.81 du 27/01/2020, noté 4/5
Inrockuptibles nº 1252 p.50 du 27/11/2019
Longueur d'Ondes nº 92 p.44 du 11/02/2020
New Noise nº 227 p.102 du 19/12/2019, noté 7/10