Cet album du duo se détache des disques précédents tout autant du point de vue des compositions d'Oster Lapwass (qui expérimente plus que jamais) que de celui de l'écriture et de l'interprétation de la part de Lucio Bukowski. Il n'est pas question ici seulement de la mort et de la naissance mais des morts et des naissances successives de chaque homme et femme à chaque instant de son existence. Qu'il s'agisse d'art, d'amour, de routine quotidienne ou de questions sociales, rien de linéaire, rien de figé, mais un mouvement continuel : celui de l'expérience et de la beauté, de la terreur et de la création... En ce sens les deux contournent les "règles et dogmes" propres au rap (qu'il soit moderne ou "classique") pour faire naître un album à la couleur singulière et à la musicalité difficilement classable. Les compositions bougent et vivent, se métamorphosant en cours de route tandis que les textes empruntent parfois des voies inhabituelles (recours à la rime embrassée, prose... ) et des flows changeant.