Phosphène (n.m) : sensation de voir une lumière ou des corps flottants. Le nouvel album de Fredda est donc celui des étincelles dansant la nuit sous les paupières. Nouvelle vie affective, nouveau cap artistique et l'impression de retrouver ce flot de lumières et d'émotions qui l'envahissait lors de l'enfance à Saint-Dié dans les Vosges. La tête tourne de tant de liberté mais c'est aussi ce qui fait le charme enivrant de ce disque : Fredda s'aventure un peu plus à être elle-même. Matt Low, échappé de The Delano Orchestra etcomplice de Jean Louis Murat, vient épauler cette mue avec des musiciens maîtrisant à merveille le chemin noueux entre l'influence folk et une pop lumineuse. L'arrangeur Pascal Parisot complète ce travail d'orfèvre en distillant subtilement quelques synthés analogiques, le mordant des claps, quelques cuivres et les envolées de choeurs célestes. Comme le frottement de 2 silex, l'étincelle de « Phosphène » nait de ce relief : le chaud du bois des guitares et la peau des batteries caressent tandis que défile le film mouvementé d'une nouvelle vie en cours d'éclosion.
Franco Fans nº 101 p.68 du 01/06/2023
Hexagone nº 29 p.19 du 02/10/2023