Camille a décidé de tracer sa propre route afin d'être au plus proche de ses volontés artistiques.Pour la première fois aussi, elle ne réunit que les musiciens avec qui elle tourne depuis plusieurs années afin d'être au plus proche du son de groupe qu'ils ont obtenu à force de tourner ensemble.Cet album se différencie des autres en misant sur un son organique, un peu comme un 'laboratoire' qui deviendrait disque. La batterie, très présente sur ses anciens albums, est remplacée par les percussions. Tous les titres, textes, en français, et arrangements sont de sa composition et portent en eux la volonté d'affirmer, une fois de plus, l'alliance de deux mondes difficilement et rarement assemblables : Le jazz et la chanson, tout en gardant la danse, l'improvisation et la transe."Il se dégage de ce disque une impression de solitude affirmatrice, celle de l'affranchie qui, sans souci d'amabilité, envoie valdinguer ce qui ne lui convient pas - ou plus. Premier retour à l'envoyeur, 'Bonjour mon amour' abat la phallocratie à coups de hache. "Bizarre" évoque " la douceur du poignard ", "Conne finement", une pendaison, "à cette chanson", un air qui " a grandi à l'envers -De ce qui lui était permis " (comme la chanteuse ?). Cette cruauté trahit - non sans humour, non sans tristesse - une révolte contre la bêtise ordinaire et ses perversions. Elle enfante une poésie fine, intelligente et sensible ("Voir la mer", joyau central), et une musique qui ne l'est pas moins, l'une et l'autre remettant tout à l'endroit. Voici l'album le plus courageux de Camille Bertault, son plus réussi aussi." --- TéLéRAMA ---."Les percussions sont l'arbre du projet où s'entremêlent des mondes qui n'ont pas l'habitude d'être associés : la chanson, le jazz, l'improvisation, le théâtre, la poésie, le slam, et quelques textures électro.Les textes sont mordants, crus, incisifs, mélancoliques et drôles et portent des sujets très actuels : le confinement, l'écologie, la maltraitance au collège, la relation amoureuse toxique, l'addiction à l'écran...Les diverses influences de Camille Bertault sont perceptibles : Gainsbourg, Brigitte Fontaine, Horace Silver, Monk, André Minvielles, Bjork, Portishead, Ravel, Boris Vian, Fiona Apple, Tania Maria... même si ce projet confirme que l'univers de Camille Bertault est personnel et unique, sans jamais perdre le groove, la transe, la danse. Elle réunit ici pour la première fois et exclusivement, les musiciens avec qui elle tourne depuis plusieurs années : Minino Garay, percussionniste argentin qui a notamment tourné vingt ans avec Dee Dee Bridgewater. Fady Farah, pianiste libanais que Camille Bertault a rencontré au conservatoire dix ans plus tôt. Christophe " Disco " Minck, à la basse, multi-instrumentiste et compositeur de musiques de films (Klapish notamment) et en invité sur quelques chansons, le trompettiste et bugliste Julien Alour." --- FRANCE MUSIQUE ---.
Télérama nº 3820 p.55 du 29/03/2023, noté 4/4
Jazz Magazine nº 758 p.43 du 28/03/2023, noté 1/4