Voici le troisième opus d'Ann O'Aro qui joue ici du piano pour accompagner son chant. Le maloya de l'île de la Réunion respire toujours hors des sentiers battus avec l'arrivée de Brice Nauroy, un quatrième musicien qui embarque le son avec ses « machines ». Pour Ann O'Aro : « le quartet esquisse des ports, sacs de riz sur les ponts, cancrelats et corsaires pris dans des estampes où le sang est laissé à sa seule qualité de fluide. Ostinato et bourdons, sous le chant perçant la brume et les ressacs d'une mer fielleuse, relents pianistiques couleur boîte à musique, trombone stridulant, éclats de tôle et cris du fer bouillant le long du staccato continu du pikér, commérages de bord de nuit et temps de latence, harmonie révocable et restituée. Paysages grignotés par la fièvre du néant, nostalgie de l'enfance bleue arguant le branchage sec des arbres de la terreur dans la ouate blanche. ».
Télérama nº 3867 p.67 du 20/02/2024, noté 3/4