Cuniot Denis (1953-....)
 Plays Nano Peylet
Ecoutez des extraits :
1 : Ballade pour Jeanne
2 : Alon's doina
3 : RER C
4 : Giora mon amour
5 : Doina
Date de parution : 05/05/2023
Label : Buda Musique

  Notes sur l'album :

Dédicaces : 40 ans de klezmer et d'amitiéà partir de 1983, j'ai été l'un des principaux initiateurs du renouveau et de la reconnaissance de la musique klezmer en France en co-fondant un duo avec Nano Peylet, à l'époque clarinettiste et saxophoniste du groupe de jazz ARCANE V, puis clarinettiste de Bratsch.Dans mes années jazz, j'avais rencontré Nano. Dans son histoire familiale il n'avait aucun lien avec le judaïsme, mais il avait rencontré au cours de ses études et dès les débuts de sa carrière tous les musiciens et chanteurs qui avaient, dans les années 70 en France, une authentique connaissance des musiques yiddish et klezmer : Eddy Shaff, Teddy Lasry, Maurice Delaistier, Youval Micenmacher, Ezra Bouzkela, Talila, Jacinta, Ben Zimet... Et il jouait dans les deux grandes formations de cette époque : Kol-Aviv et Adama. Nano connaissait aussi très bien Giora Feidmann et sa production discographique. Il aimait cette culture ashkénaze. Ses amis et confrères qui venaient de cet univers lui racontaient, lui en expliquaient les logiques illogiques. Auprès d'eux, il s'était constitué déjà un large répertoire de chansons et de niguns yiddish et hébraïques, de mélodies klezmer, de musiques de théâtre et de danses.Ce coup de foudre musical et amical m'est arrivé lorsque, sur une proposition de Nano de monter un répertoire klezmer (hassidique disions-nous à l'époque), je fis mes premières répétitions. Je compris alors au plus fort de moi que j'avais trouvé ma voie artistique, mon lieu d'inspiration et de travail permanent, ma matière quotidienne. Ce fut donc le début de mon engagement musical et militant.Militant car en ce temps-là, personne en France ne connaissait cette musique (y compris dans la communauté juive).J'avais conscience qu'elle avait été anéantie dans les pays dont elle était issue et que nous avions la tâche et le devoir de la faire ré-entendre, revivre, de la re-créer : un devoir de mémoire, un devoir d'aujourd'hui. Mémoire d'un répertoire, d'un genre musical. Mémoire de musiciens et de poètes disparus.Musical puisque depuis lors, près de quarante ans après, j'ai réalisé une dizaine de disques, tous édités chez Buda Musique, des musiques de films, de spectacles de théâtre, plusieurs centaines de concerts, ainsi que des conférences, exprimant sous des formes et formats divers, mon attachement et ma créativité dans l'univers klezmer et yiddish.Aujourdhui, je suis heureux et ému d'apporter ma contribution aux questions que Nano Peylet nous posait au début des années 1990 :Qu'avait été la musique traditionnelle avant de l'être devenue ? Comment faire du neuf avec du vieux ? Les musiques traditionnelles sont-elles condamnées à être anciennes ? Ne pourrait-on pas composer de la musique vieille tout de suite ? Faire du neuf avec du vieux, du neuf avec du neuf mais aussi du vieux avec du neuf ? Il avait ainsi mis au jour le concept de musique pré-traditionnelle.Aujourdhui, je lui ai demandé de nouveau de me composer des oeuvres et de m'offrir quelques arrangements. Ce disqueDenis Cuniot

 Article(s) de presse dans :

Télérama nº 3830 p.59 du 06/06/2023, noté 3/4