Est-ce parce Coldplay vise indiscutablement une certaine pérennité artistique que ce second album débute comme du Pink Floyd de la grande époque ? Est-ce pour cela que le groupe dont « Parachutes », le précédent opus, enthousiasma tous ceux qui savent quà la différence du rock qui sent le renfermé, la pop perdurera toujours, que le single In My Place (positionné en deuxième plage) est aussi racé quefficace ? Est-ce pour toutes ces raisons et dautres fusionnant dans le même sens que le prometteur quatuor dirigé par Chris Martin a su ici varier les ambiances et les plaisirs au risque de décevoir les amateurs de continuité ? Toutes guitares dehors, les arpèges au vent et les vocaux très en avant, Coldplay se pose désormais en groupe majeur, celui quon pressentait et quon découvre ici bien plus aventureux quescompté. Victimes de ce regain daudace, les chansons proposées cette fois-ci ne sont pas toutes aussi efficaces que cet In My Place, justement, qui montre de quoi le groupe est véritablement capable lorsquil assume jusquau bout lensemble de ses ambitions. Mais très certainement, The Scientist et sa mélodie très McCartney, ce Clocks délayé dans la réverbération sonore, Daylight plus 60s que de raison ou cet A Whisper cabochard et mal léché trouveront leur public. Aidés par Ken Nelson et Mark Phythain pour le son et les machines, et bigrement bien conseillés par Ian McCulloch, les Coldplay démontrent avec insolence que même sils refusent toujours que leurs chansons soient utilisées dans des jingles publicitaires, elles méritent de devenir la flamboyante BOF de la vie de millions dindividus.