Reprenant son cher basson, Peter Whelan porte un nouveau regard sur les deux oeuvres de Mozart : le Concerto K. 191 et la Sonate K. 292. Ces deux belles oeuvres de jeunesse furent probablement composées lorsqu'il vivait à Salzbourg. Premier de ses concertos pour bois, le concerto pour basson est devenu un incontournable pour tout bassoniste : il met en valeur le potentiel immense de l'instrument à cette époque, son agilité, son étendue extraordinaire et la couleur de son timbre. Whelan et son Ensemble Marsyas jouent à partir des parties imprimées originales (l'autographe n'ayant pas survécu). Si le médium original de la sonate est incertain - pour deux instruments graves, ou bien basson et clavier -, Whelan se l'approprie et Kristian Bezuidenhout en interprète la basse continue. L'Ensemble Marsyas conclut le programme avec l'une des oeuvres pour vents de Mozart les plus spectaculaires, la Sérénade en do mineur. Composée à Vienne pour l'Harmonie (le foyer naturel du basson), elle servit de laboratoire musical dans lequel Mozart pût expérimenter le potentiel virtuose et lyrique de ses solistes viennois qui animèrent ensuite ses plus grands opéras.
Diapason nº 712 p.90 du 04/07/2022, noté 5/6