Chanter Solo. A huit. Hurler sa rage, porter son énergie rock, distiller sa poésie héritée desplus grands auteurs français. Cela ne pouvait qu'être eux. Les Hurlements d'Léo s'attaquent à Mano, en petitsfrères de la même trempe. Celle qui noue le ventre et illumine les rires. Celle qui rend la vie plus intense. Cellequi ne se résigne pas à voir les fascismes en tous genres ramper dans les cerveaux d'une France malade de sespeurs. Celle dont les colères se chantent haut et fort. Les Hurlements ne pouvant penser que collectif, l'idéed'enregistrer les chansons avec des invités fait rapidement son chemin. Sur des cuivres délicats, Nilda Fernandezapporte une belle sensualité à « Allo Paris », la grande Francesca Solleville porte « Le monde entier » avec unetremblante intensité. Romain Humeau (Eiffel) dépose « Le limon » avec une grâce touchante. Ne pas se fier àleur ragga lent aux senteurs d'orient : les Toulousains de Zebda regardent « Les habitants du feu rouge » avec lamême fraternité déchirée. Et déchirante. La copine Mell (« Y'a maldonne »), l'incandescente Melissmell (« Larouille »), le compagnon de route bordelais Bertrand Cantat (« Allez viens »), les potes des Ogres de Barback («Sacré coeur »), les copains de Debout sur le zinc (« Une image ») et les autres... Derrière chacun dans le studio,les Hurlements épaulés de Napo Romero toujours, assurent une toile de fond à la couleur musicale communedonnant aussi au disque sa cohérence dans sa diversité.
Rock & Folk nº 580 p.99 du 23/11/2015
Franco Fans nº 53 p.62 du 01/06/2015