Tout un monde pourrait séparer le romantisme débridé de Berlioz de l'art très contrôlé de Rameau, héraut du baroque tardif français... Tout un monde et pourtant, à moins d'un siècle d'intervalle (Hippolyte est créé en 1733, la Fantastique en 1830), une même folie relie deux partitions bien moins éloignées que la différence stylistique ne pourrait le faire croire. Une audace partagée sur le plan de l'orchestration également, alliée à un sens inné du drame qui n'hésite pas à faire appel à maintes surprises rythmiques ou harmoniques. C'est un exercice peu courant auquel se livre ici l'Orchestre de la Radio suédoise, sous la direction d'un Daniel Harding qui n'a pas son pareil pour faire dialoguer deux précurseurs de génie : au-delà des échos purement factuels, une énergie irrésistible les anime !
Diapason nº 650 p.90 du 07/10/2016, noté 3/6
Classica nº 186 p.92 du 29/09/2016, noté 3/5